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Une histoire sans fin
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22 avril 2010

Jake Cline

A 14 heures 28, le train entre en gare de Montargis. En descend le punk gothique : Geronimo Trevino (Geronimo pour la rouge crête iroquoise ; Trevino en hommage à la star de nombreuses séries TV et notamment Vampire Diaries). Il se dirige vers la place Mirabeau, demande au bar les journaux, va s’installer au soleil sur la terrasse. Vient le garçon. Geronimo commande un Perrier Menthe sans glaçons, se met à parcourir le quotidien La République puis l’hebdomadaire L’Éclaireur du Gâtinais. Ne semble pas passionné. Expose son visage au soleil. Très vite son immobilité absolue et le fait que la bouteille de Périer ne soit pas vidée sur les deux doigts de menthe du verre semblent suggérer qu’il s’est endormi. En effet, détendu, fatigué par sa dernière nuit, il dort. Il dort quelques instants. Quand il se réveille, il regarde sa montre : 14 heures 45. Il verse son Périer dans le verre, boit lentement son Périer menthe, consulte l’addition que le garçon a posé sur la table, sort quelques pièces de la poche de son pantalon fuseau taillé dans un tissu écossais, les pose dans la soucoupe verte, règle sa note. Il est 14 heures 55. Il se lève, se dirige vers la gare, composte un billet, va sur le quai un, monte dans le train de 15 heures 15 à direction de Paris. Comme le wagon est presque vide, il s’installe confortablement dans le sens de la marche, allonge ses pieds sur la banquette opposée. Quelques minutes après que le train soit parti, il s’endort, ne se réveille qu’à Paris.

Gare de Lyon, il est 16 heures 48, une voix s’excuse pour les cinq minutes de retard. Il s’en fout, descend du train, sort de la gare, il semble familier des lieux, va vers la station velib la plus proche, sort une carte d’abonné, emprunte un vélo, s’élance dans Paris. Vingt minutes après, il dépose son vélo sur le Boulevard de Belleville et se dirige à pied vers la rue Bisson, semble veiller à ce que personne ne le voit, rentre dans un immeuble récent, prend l’ascenseur pour le troisième étage, se dirige vers une porte sur la sonnette de laquelle est écrit « Jake Cline, artiste », sort une clef de sa poche, pénètre dans l’appartement.

Il est chez lui. Il se déshabille, va dans la salle de bain, quitte sa perruque d’iroquois, enlève son piercing de nez et ses boucles d’oreille, se dirige vers une penderie de laquelle il extrait un jean fuseau noir qu’il enfile, un tee-shirt également noir portant l’inscription blanche « aimez vous », met des chaussures converse basses tout aussi noires, un bomber noir, choisit une ceinture de cuir tressé, se regarde dans la glace. Comme il ne paraît pas totalement satisfait de son apparence, il cherche dans un tiroir rempli de paires de lunettes diverses, en choisit une — monture ronde dorée — l’essaie. Il se regarde sous tous les angles, lisse ses cheveux courts et noirs. Dans un autre tiroir il prend un portefeuille noir, vérifie qu’il contient de l’argent et un grand nombre de cartes diverses, remplace une carte Visa par une American Express, le place dans la poche intérieure de son blouson. Sort de l’appartement.

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