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Une histoire sans fin
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16 octobre 2006

Le désarroi d'Évelyne

L’article, assez bref, parut dans le Parisien, en pages locales; il titrait: «Un mystère en partie résolu»; et sous-titrait: «la morte de la grotte d’Arnette identifiée». Le journaliste disait que, après une active enquête de la gendarmerie, la morte de la grotte d’Arnette avait été identifiée, il s’agissait de Madame Saniette Gallardon de Recloses mais que l’enquête n’était pas terminée: «Madame veuve Gallardon, décédée le 16 avril 2005 avait en effet été enterrée deux jours plus tard dans le cimetière de Recloses. Le corps a donc été déterré et déplacé dans la grotte d’Arnette entre le 17 et le 25 avril, ce qui confirme les premières constatations des enquêteurs. Reste maintenant à découvrir le ou les coupables d’un acte aussi barbare. L’enquête du colonel Morel semble s’orienter vers les milieux sataniques opérant dans la région et qui se sont déjà fait remarquer par un certain nombre d’actes de vandalisme visant des cimetières de la région. La gendarmerie poursuit son enquête.». L’émoi dans la région fut considérable: de nombreuses personnes âgées vivaient en effet dans les villages isolés du Gâtinais ou de la forêt de Fontainebleau. Chacun d’eux se mit à craindre soit que la tombe d’un de ses proches soit ainsi vandalisée, soit —pire encore— que son propre corps —après un décès qu’ils ne souhaitaient pas proche mais qu’ils savaient inéluctable— soit ainsi victime d’un viol posthume.

Évelyne elle, était tellement désorientée que, le jour de cette parution, elle se fit porter malade. L’idée d’affronter le regard de ses collègues du commissariat, pire encore peut-être, d’être examinée par la commissaire Albertine Mollet, lui était insoutenable. A la grande surprise de Franck —son mari plombier— elle resta au lit prétextant d’effroyables douleurs au ventre qu’elle attribua à des règles douloureuses pour qu’il n’appelle pas un médecin. Différentes hypothèses, plus stupides ou irréalistes les unes que les autres, s’emmêlaient dans son crâne comme autant de vipères nouées les unes aux autres: se dénoncer ou se suicider —mais ces solutions étaient un peu extrêmes et son corps plein de vie avait du mal à les accepter—, faire comme si rien ne s’était passé—mais son minimum de conscience professionnelle s’y refusait—; payer un détective privé —idée inspirée par son grand amour des séries américaines mais qui ne résistait ni à l’examen de ses finances ni à celui des possibilités réelles —; partir en vacances —solution qui lui paraissait la plus intéressante mais qui semblait peu réaliste car elle était partie il y avait peu de temps… En désespoir de cause, elle conclut que ce qu’elle avait de mieux à faire était de mener une enquête personnelle et, d’abord, de retrouver l’adolescent porteur de courrier.

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