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Une histoire sans fin
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8 avril 2008

Le soupçon

Dés que vous pensez avoir surpris quelqu’un accomplissant un acte que vous jugez anormal, intrigant ou étrange, dès lors que cette idée vous est venue en tête et que cette personne semble vouloir dissimuler quelque chose, le soupçon comme un virus s’installe en vous. Il n’occupe pas seulement votre cerveau vous suggérant sans cesse de nouvelles remarques — ce n’est pas la première fois qu’il (elle) me cache quelque chose, je me souviens de cette fois —une impression bizarre — où j’ai ramassé un carnet tombé d’une de ses poches et où il (elle) s’est précipité pour me le prendre des mains comme s’il (elle) avait peur que je l’ouvre et y découvre des secrets, ou encore de cette conversation téléphonique surprise avec ce sourire niais sur le visage, ce ton de voix mielleux qui, à mon arrivée s’est transformé en conversation affectée et banale suivi d’un rapide raccrochage ou encore de ce tiroir fermé par une clef soi-disant perdue qu’il faudrait changer mais qui ne l’a jamais été ou ce rendez-vous à une heure indue sans raison crédible et qui, sous votre insistance (mais sans plus) se transforme en algarade sur le droit à la liberté et à l’indépendance ou encore cette carte postale (que vous aviez trouvé de mauvais goût) (c’était dans une location de vacances) présentant la photo d’un superbe Adonis de marbre mais dont la (possible) feuille de vigne était remplacée par une main et qui, pour toute signature ne portait qu’un chiffre (que vous avez d’ailleurs oublié depuis) ou encore… Tout souvenir soudain s’ouvrant sur une relecture donnant aux faits et aux événements passés une coloration que vous n’aviez pas jusque là perçue… Le soupçon, ce virus, n’occupe pas votre seul cerveau, il s’insinue dans votre corps provoquant un sentiment d’oppression et d’angoisse, vous persuadant que vous ne pouvez pas ne pas découvrir quelque chose qui mettra en cause toute votre vie, une sensation de mal-être diffuse, poignante engorgeant votre estomac, bloquant votre gorge comme si vous alliez vomir ou vous étouffer, comme s’il y avait en vous un corps étranger, un intrus (et vous vous souvenez de ces films d’épouvante ou un être difforme, monstrueux, parasite un corps humain dont il se nourrit) qu’il faudrait pouvoir expulser mais qui est là, lourd, pesant, gluant, visqueux, peu à peu occupant la totalité de votre être.

Albertine Mollet pense à Rango, au comportement de Rango, elle est revenue dans la journée (prétexte : avoir oublié des remèdes) du commissariat chez elle pour fouiller le bureau de Rango. Elle cherche la clef USB rouge et le fait qu’elle ne la trouve pas ne fait qu’accroître son soupçon : où peut-il l’avoir mise… et pourquoi ?

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