29 octobre 2006
Balpe et Cottard
Salon luxueux: Santeuil semble aussi à
l’aise qu’un canard dans un poulailler. Albertine a refusé l’offre de
Léna. Question de principe. Ils n’osent pas s’asseoir sur le cuir de
fauteuils qui leur semblent autant d’objets d’art. Attente: Santeuil
regarde le parc par la baie vitrée, Albertine fait du regard le tour de
la pièce, s’étonne de grands tableaux très colorés, à la limite de
l’abstraction… Elle n’en voudrait pas chez elle, les silhouettes de
personnages noyées dans la couleur ne ressemblent à rien de précis:
seules... [Lire la suite]
21 novembre 2007
Le cabinet de détectives OUTIS
Quand il appela le cabinet de détective Cindy Stillman, Jérôme Cottard ignorait qu’il appelait en fait Becky Turner. En effet, pour des raisons précises mais qu’il serait trop long de développer ici car elles nous entraîneraient vers d’autres intrigues encore — or cette histoire est déjà assez compliquée, confuse, embrouillée, faite d’histoires dans des histoires ou des esquisses d’histoires — Cindy Stillman était le nom de détective que s’était choisie Becky Turner. Il aurait été certainement plus facile pour le lecteur de ne faire... [Lire la suite]
25 octobre 2008
Marie-Gineste et Jérôme sont réveillés en pleine nuit
Trois heures du matin. Le téléphone sonne. Jérôme Cottard se retourne dans son lit. Le téléphone insiste. Jérôme émerge, un peu, lentement, son cerveau hésite entre cauchemar et éveil. Le téléphone ne s’arrête pas. Jérôme s’éveille, prend conscience que c’est son téléphone d’urgence qui sonne. Il plisse ses yeux avec violence pour se réveiller, n’éclaire pas, redoute la violence de la lumière sur ses yeux encore endormis, cherche à tâtons le portable sur sa table de nuit, le trouve, pense : —Merde, encore une urgence, quelle heure... [Lire la suite]
18 février 2009
Théo ne va toujours pas bien
Trois jours que Théo Cottard est à l’hôpital. Trois jours qu’il est dans le coma. Contre toute attente, son père et sa mère se relaient à son chevet laissant à Arthur et Léna toute latitude pour poursuivre leurs découvertes érotiques. Le docteur Charlus, un très bon neurologue ami de Jérôme Cottard, s’en occupe activement. Il a établi que le score de Théo sur l’échelle de Glascow est de 8 et de 11 sur celui de Liège, qu’il y a donc espoir qu’il finisse par se réveiller. Mais quand? Sur ce point il ne veut faire aucun pronostic car cet... [Lire la suite]
15 octobre 2009
Rango se débrouille
Difficile de faire une vingtaine de kilomètres avec des
chaussures de cycliste. La professionnelle a bien proposé de rapprocher Rango
de chez lui dès qu’elle aurait fini sa journée mais outre qu’il ne se voyait
pas attendre quelques heures à contempler les ébats tarifiés, Rango ne tenait
pas à être vu en sa compagnie. La ville est petite, tout le monde connaît tout
le monde et des âmes bien intentionnées n’auraient pas tarder à faire
discrètement savoir à sa femme avec qui il avait été vu. Et avec cette histoire
stupide de clef... [Lire la suite]
21 avril 2010
Nouveau point sur la situation
Rien n’est simple. Tout se complique. Le récit va à
vau l’eau. L’auteur, si auteur il y a semble ne plus rien maîtriser de cet univers
dont il est devenu l’otage Aussi, faire le point pour lui semble désormais
indispensable. Donc, pour la seconde fois, résumé et situation des personnages
(ce qui est au fond la même chose) :Pour l’essentiel la commissaire Albertine Mollet
(née en 1976, 30 ans) est débordée par les petits événements qui se sont déroulés
sur la commune de Fontainebleau dont elle a la charge. Il est vrai qu’elle ne
... [Lire la suite]
01 mai 2010
Jérôme écoute Théo
Théo s’éveille lentement. Théo entrouvre les yeux. Les referme.
Les entrouvre à nouveau, plissant les traits de son visage comme s’il faisait
un effort, parvient à les tenir ouvert quelques dixièmes de seconde, les ferme
à nouveau, les ouvre. Théo est sorti du coma, dans le trouble de son regard, il
devine la silhouette de son père, tourne lentement sa tête vers lui, articule
péniblement « papa ». C’est une question. Son père lui prend la main,
dit simplement : « Oui, c’est moi, je suis là… »
Jérôme Cottard est psychanaliste.... [Lire la suite]
08 juin 2010
Où l’on essaie de se débarrasser de quelques personnages accessoires
Personne n’étant immortel, pas plus les personnages de cette
histoire que leur auteur — s’il en est vraiment un…—, il est temps, pour le
respect des conventions littéraires et le confort des hypothétiques lecteurs,
mortels eux aussi et qui ont bien d’autres choses à faire que lire (ou pire
étudier) les élucubrations labyrinthiques d’un vieux cerveau malade, d’alléger
sa trame en se débarrassant de quelques uns des personnages apparus ici ou là
au fil du récit. Position juste. Mais moins facile à réaliser que ce que
(sonorité... [Lire la suite]
18 juillet 2010
Théo parle enfin
Jérôme Cottard regarde son fils, l’encourage du regard,
dit: — Raconte-moi, je ne te reprocherai rien.
Théo, visage blanc, cathéter dans l’artère humérale gauche,
corps presque entièrement caché sous le drap, tourne lentement la tête vers son
père, le regarde, déglutit: — Oui, je vais tout te dire. Il a du mal à
parler, prend son temps, ferme parfois les yeux comme si sa pensée mettait du
temps à se construire:— Ça a commencé… comme un jeu… un jeu… un jeu quelconque… sur
Internet… Tu sais…Son père prend sa main, l’enserre dans... [Lire la suite]
13 septembre 2010
Révélations de Théo
Bruits dans le couloir, des gens passent, des gens parlent,
des infirmiers, des infirmières. Ils essaient de contrôler leurs voix :
ils sont dans un hôpital, savent qu’ils sont dans un hôpital. Jérôme Cottard se
lève de son fauteuil, ferme la porte de la chambre jusque là entrebaîllée. Théo
parle. Doucement. Théo parle doucement, lentement, sa voix est faible, il est
fatigué. L’agent Évelyne Puget a beau tendre l’oreille, se rapprocher le plus
discrètement possible de la porte, elle n’entend rien. Elle ne peut pas coller
son... [Lire la suite]