03 octobre 2006
Toute vie est une fiction
Marc Hodges n’avait aucune idée ni du fonctionnement d’un commissariat ni de ce qu’était réellement une enquête mais il était intimement persuadé que l’imagination pouvait supplier à tout et que la plupart des romans réalistes —ou des passages de romans qui se voulaient réalistes— ne fonctionnaient en fait que sur une qualité d’écriture qui permettait au lecteur de projeter son propre imaginaire dans celui de l’écrivain et, par suite, de penser vrai ce qui, après tout, n’était qu’une construction syntaxique. La fiction n’est qu’une... [Lire la suite]
20 décembre 2006
Un personnage de Marc Hodges
L’écriture est une variété peu commune d’épreuves, un marathon d’orientation et d’obstacles. Il faut tenir la distance tout en évitant de s’égarer sur les multiples fausses pistes qui ne cessent de se présenter comme des solutions mais qui s’avèrent vite être des cul-de-sacs et en résolvant l’un après l’autre l’ensemble des problèmes locaux qui ne cessent de se poser…Marc Hodges tient sa trame: il sait à peu près le but à atteindre mais ne dispose ni de la carte qui lui permettrait d’y arriver ni de tous les outils dont il aurait... [Lire la suite]
01 janvier 2007
Un éditeur
Marc Hodges est plein d’incertitudes, de lassitude, presque de désespoir: il vient de dîner avec son éditeur —assez mal d’ailleurs dans un petit turc près de la maison d’édition — et celui-ci ne lui a parlé que tirage, mévente, droits d’auteur, boutique… Alors que Marc lui décrivait le roman qu’il est en train d’écrire, son interlocuteur l’a à peine écouté: «Tes ventes sont mauvaises, deux mille, trois mille exemplaires, je t’aime bien, je crois en ton écriture mais… le public ne suit pas, tu n’as jamais eu de prix littéraire…» «Tout... [Lire la suite]
14 novembre 2007
Je suis un écrivain anxieux
Une clef USB… pas terrible comme titre. Si je voulais faire plus polar, «une mystérieuse clef USB» aurait été mieux ou «une clef mystérieuse» tout simplement ou même «la clef de la pornographie», plus accrocheur ou encore «des milliers de culs» qui aurait été plus parlant. Pour Libé, j’aurais dû écrire quelque chose comme «des sexes à la clef»… Bref, j’écris trop vite, trop mou… Paraît que pour être un vrai écrivain il faut suer sur le texte, peser longuement chaque ligne: écrire doit être une souffrance. Je ne souffre pas assez, je... [Lire la suite]
10 mai 2008
Albertine Schwilk revient
Un de mes (trop) rares (mais attentifs) lecteur écrit dans un commentaire à propos de je ne sais plus quelle page: «bon, ça remplit quand même une page, tout ça..."l'auteur ne se passe pas des commentaires". Si je le remercie de son attention, j’avoue ne pas comprendre (du moins pas totalement) sa remarque: une page «gagnée» pour quoi ou pour qui car je ne gagne rien à écrire ces pages, ni (les lois commerciales étant ce qu’elles sont) en termes financiers, ni (mon temps ne m’étant pas compté — du moins pas plus ni moins que... [Lire la suite]
24 janvier 2010
Interview de Marc Hodges
— Le succès de La Toile, votre dernier livre est impressionnant,
il semble dépasser de beaucoup le cercle, plutôt modeste il faut le dire, de
votre lectorat habituel…— En effet et j’avoue que je ne comprends pas très bien
pourquoi…— Il me semble que ce dernier roman est mieux construit,
l’intrigue plus convaincante, comme si vous aviez décidé de devenir un auteur
plus abordable, pour ne pas dire plus populaire…— Je ne sais pas ce que vous entendez par là…— Le récit, l’histoire, elle apparaît totalement maîtrisée, il y
a une... [Lire la suite]
29 mai 2011
Autre incise méditative
Personne n’ayant ni la compténce ni la capacité d’occuper la position du seul dieu possible, celui du hasard, il ne reste, au point où le narrateur en est arrivé, qu’à choisir la moins mauvaise des solutions possibles pour ce récit dans lequel il s’est imprudemment engagé.Car aucune vie ne chevauche une flèche, toute vie, au contraire est comme la feuille morte emportée au grè des vents changeants, souvent même contraires. Leurs trajectoires ne sont que des suites de bifurcations surprenantes, imprévisibles où ni le bonheur ni le... [Lire la suite]