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Une histoire sans fin
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9 mai 2007

Évelyne drague devant le lycée Sainte-Anne

Évelyne assure la sortie du lycée. Lycée très bourgeois ; parents en grosses bagnoles (Jaguar, BMW, Daimler, Mercedes…), mômes sapés comme des princes, de la marque, de la marque, de la marque… Motos, scooters, petites voitures pour certains ados. Ça discute dans tous les coins, téléphone portable à tout va, sourires, blondeurs de bon aloi… Ça pue le fric et les conventions sociales, la moralité et l’apparence comme drapeau… un flic comme elle est invisible, Évelyne n’est guère plus qu’un panneau de signalisation, elle sait qu’elle doit rester dans son rôle, ne pas se faire remarquer davantage. Aussi, pour draguer Théo, elle a imaginé un plan. Elle sait qu’il va partir en vélo, elle a repéré depuis longtemps son XR-900 Lapierre à 5000 € attaché au parc à vélo juste à l’entrée du lycée, un vélo de compétition pour traîner dans les rues de Fontainebleau. Théo aurait pu se faire payer un superscooter. Trop frime, trop snob, un vélo de cette classe a une autre gueule pour se construire une image d’ado bourré de fric mais qui veut rester simple. Elle règle la circulation mais attend qu’il sorte. Elle a prévu un prétexte…

Théo arrive, elle le voit, lui ne semble pas l’avoir vue: ils est au milieu d’un groupe de gamins de son âge. Comme d’habitude ils discutent de tout et de n’importe quoi, s’attardent, se séparent enfin… Théo monte sur son vélo, sort du lycée. Évelyne lui fait signe de passer puis, au dernier moment, lorsqu’il est engagé sur la route, barre le passage. Théo passe, il ne peut guère faire autrement. Elle siffle. Élèves et parents regardent, sans plus, chacun reprend son travail. Théo s’arrête, pile. Geste autoritaire: viens ici. Théo vient vers Évelyne qu’il a maintenant reconnue. Elle adopte une attitude professionnelle, l’entraîne légèrement à l’écart: faut qu’on parle, je veux qu’on se revoit. Théo semble étonné. Elle lui sourit, plus rien de policier: j’ai envie de te revoir… Théo ne sait comment se comporter mais son corps se souvient, ce souvenir ne lui est pas désagréable, il éprouve même quelque chose de l’ordre de l’attirance et du désir. Évelyne feint de le sermonner. En fait: j’habite 34 rue des Yebles, peux-tu venir demain vers 15 heures. Demain est un mercredi, les collégiens sont libres. Théo : j’ai mon cours d’équitation… 16 heures ? Il hésite… Bon d’accord, 16 heures… Tu sonnes en bas, je t’attendrai… D’accord… Elle se retire du trottoir, reprend sa gestuelle policière, arrête une voiture pour qu’il puisse partir sur son vélo. Il part. Elle ne le regarde pas.

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