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Une histoire sans fin
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17 décembre 2006

Photo de Sylphide

Réunion de crise au commissariat: Albertine a réuni son staff… Cette fois ça craint… Projetée sur un écran la photo de Sylphide: une petite fille de trois ans environ — 39 mois a précisé la mère — petit visage très fin, très lisse, très ovale couleur terre de sienne brûlée où dans les deux grands trous blancs-bleu des yeux se creusent des prunelles très noires, cheveux tirés en tresses vers l’arrière d’un crâne en forme de ballon de rugby incliné, formant de fines lignes géométriques soulignant la courbure, toutes rattachées à un élastique bleu-bleu d’où s’échappe une touffe folle de cheveux formant toupet désordonné, donnant à la petite fille une allure non-coiffée. Un nes très fin faisant à peine saillie sur la face. De la bouche très fine, entrouverte, sort une petite langue rose, très rose, qui lui donne un air étonné, surpris ou vaguement inquiet…» —A croquer cette petite, dit Santeuil aussitôt repris vertement par Albertine: —Je ne trouve pas que ce soit une réflexion très appropriée. Santeuil s’excuse, penaud… —l’affaire devient sérieuse, poursuit Albertine, lorsque j’ai reçu la première lettre, celle qui menaçait de faire sauter la voie ferrée, je n’en ai pas parlé parce que je croyais à un maniaque de plus, mais là, je ne peux pas ignorer ces lettres anonymes… Il faut s’occuper de cet Ery… elle regarde la feuille de papier qu’elle tient entre les mains… Erysichton. Quelqu’un a une idée de la nationalité de ce nom ou même si c’est un vrai nom ou une invention qui nous mènerait sur une piste quelconque? Les moues dubitatives des personnes présentes sont éloquentes… — Bon, on trouvera bien. En tous cas, signer ainsi doit sûrement signifier quelque chose. Évelyne, vous vous occupez de ça!… Évelyne ne dit rien, d’abord parce qu’elle n’a rien à dire, ensuite parce que ce qu’elle aurait à dire ne pourrait que la mettre dans l’embarras. Albertine continue: —demain cette photo sera placardée partout, dans toute la région. J’ai même demandé si on pouvait déclencher une alerte spéciale «enlèvement d’enfant» mais il paraît que nous manquons d’éléments. Qui a interrogé l’enfant qui a remis la lettre au pompier? Santeuil et Bergotte répondent presque en même temps: —Nous… Ils se regardent. Bergotte répète: — nous! — Alors? — Alors rien, ou presque, le gamin a quatre ans et ce n’est pas facile de lui tirer quelque chose, je vous fait écouter l’enregistrement de son interrogatoire en présence de sa maman. Il déclanche un magnétoscope. Une voix d’enfant, hésitante: —une dame… Voix d’une femme, la mère probablement: —Comment elle était cette dame? L’enfant: —Une dame… une grosse dame… La mère: — Grosse comment? L’enfant: —comme un léphant… La mère: —Comme un éléphant? L’enfant: — Oui, comme un léphant rouge… La mère: — Elle était habillée de rouge? —oui rouge et noire… La mère: — Elle était habillée de rouge et de noir? L’enfant: — robe rouge, une maman noire, une robe rouge… L’enregistrement continue quelques minutes… Bergotte: —C’est tout ce que nous avons comme signalement, apparemment une femme noire vêtue de rouge. La police de Champagne cherche. Ils nous avertissent dès qu’ils ont quelque chose. —Bon dit Albertine, c’est maigre, mais il faut se mettre au boulot et ne pas perdre de temps!… Tous se lèvent, fin de la réunion.

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