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Une histoire sans fin
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4 décembre 2006

Marc Hodges imagine Albertine Mollet

La lumière coule dans les verres — terrasse de bistro —soleil — tout le monde (hommes, femmes, jeunes plus ou moins) s’en fout — grattent, grattent des carrés de carton où ils espèrent découvrir leur futur —Marc Hodges est ailleurs —ne voit pas vraiment non plus la lumière —c’est pas son affaire —est dans sa tête avec l’inconnu qui a découvert le corps: crainte-attirance dans son regard puis Albertine qui se ramène — Oui, une autre Stella… Merci… découvre quelque chose perdu dans le sable (sur le sable) —demi-obscurité de la grotte —elle a une lampe de poche, c’est vraisemblable, elle a une lampe de poche. Une trace de pas sur le sable, empreinte, moulage, on découvre que c’est une empreinte très particulière de chaussures qui ne sont en vente que chez le Vieux campeur… Non, trop banal, ça fait polar des années cinquante… Alors quoi? Albertine pense —Marc Hodges pense qu’Albertine pense — mais quoi… Elle trouve un cheveu… stupide, comme des traces d’ADN… pour le coup ça se veut roman moderniste… non autre chose, quelque chose de simple, naturel —un ticket de métro tamponné avec heure-gare-station… ça ne mène pas bien loin… Cette jeune femme qui vient de passer pourrait être Albertine: visage ovale un peu fade, bouche plutôt petite, yeux ronds, regard nostalgique, coiffure banale… ça pourrait être Albertine… Merci… Non je ne veux pas autre chose… faudrait qu’elle trouve quelque chose de plus personnel. Qu’est-ce qu’un mec (c’est qui d’ailleurs ce mec? Un randonneur solitaire, mais qu’est-ce qu’il fait dans la vie? Pourquoi je veux le foutre dans ce roman?…) qu’est-ce qu’un mec comme ça (à définir le comme ça…) peut bien perdre sur le sable d’une grotte de la forêt de Fontainebleau lorsqu’il y découvre un cadavre? Qu’est-ce qui pourrait ensuite servir à la commissaire Albertine Mollet? —Cette petite rondouillarde là, ça pourrait être le modèle d’Évelyne… Mais est-ce que j’ai besoin d’Évelyne? Pas sûr encore… bon… revenons à mon histoire: Albertine découvre un papier avec son adresse —trop facile — pas crédible— comme une carte de visite— putain de réalisme! Après tout pourquoi il ne pourrait pas emporter des cartes de visite en randonnée? Ça traduit un caractère, c’est un détail qui tue mais, bon… Rien à foutre du réalisme —Tient voilà Mme Rabarin qui s’amène avec sa marmaille: quatre mômes, pas mal… Ça défile pas mal ici, si on reste assez longtemps on finit par voir toute la ville —Jour de marché —Le reste du temps c’est mort… Albertine trouve un bouton de blouson —un bouton en fer avec un motif en relief — le soleil commence à taper pas mal, heureusement j’ai mes lunettes de soleil —j’aurais pas dû boire deux bières —j’ai un peu la tête qui tourne —tiens voilà Albertine qui s’en va, elle a fait son petit loto comme dab —enfin je pense comme dab — voilà, elle trouve une grille de loto remplie pliée en quatre — elle est tombée de la poche du mec quand il s’est penché pour voir le cadavre. Oui, ça c’est bien… Il prend le train, avant de prendre le train, il se boit un petit noir, fait son loto et part en randonnée… Oui, ça colle… Oui, Albertine se penche, remarque un papier plié en quatre, l’ouvre, c’est une grille de loto —bingo — elle tient une piste… Le mec va se faire baiser…

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