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Une histoire sans fin
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6 novembre 2006

Balpe porte plainte

La quatrième lettre avait annoncé ceci: «Je m’ennuie toujours… un peu moins cependant mais puisque vous continuez à m’ignorer, je vais dès cette nuit m’en prendre directement à vous».

Évelyne sombra dans la perplexité: encore moins qu’avant, elle ne pouvait rien dire et, de toutes façons, personne ne l’aurait cru. Elle ne pouvait même pas en parler à son mari. La seule solution qui lui parut intelligente, fut de s’enfermer avec sa famille dans son appartement et, revolver de service à portée de main, prétextant un rapport urgent à rédiger, de rester éveillée: il ne se passa rien. Évelyne se dit qu’elle avait exagéré l’importance des lettres anonymes et, qu’après tout, il ne s’agissait peut-être que d’un mythomane qui exploitait des faits divers en prétendant en être l’origine. Elle hésita entre se moquer d’elle-même, continuer à faire attention et décider de tout oublier. Cela jusqu’à ce qu’elle sortit pour accompagner ses enfants à l’école avant d’aller au commissariat prendre son service. Toutes sirènes hurlantes, elle vit en effet arriver en trombe, un véhicule de pompiers: sur le parking de son HLM, la camionnette de son mari ainsi que la petite voiture d’occasion qui était la sienne, étaient en train de brûler.

Une heure plus tard, au commissariat, Évelyne ne pouvait faire autrement que déposer plainte. Albertine Mollet prit les choses en main: s’en prendre à un agent de la force publique était un acte grave qu’elle ne pouvait ignorer. Elle émit l’hypothèse que cette agression était le résultat de l’enquête d’Évelyne et, considérant qu’il y avait urgence, réunit tout son personnel. Bloch et Bergotte parlèrent du portrait robot de l’adolescent introuvable. Albertine exigea de le voir. Évelyne ne put faire autrement que le lui remettre. «Il n’est pas question de le publier, dit Albertine Mollet, nous n’avons pas d’éléments suffisant pour faire officiellement rechercher ce jeune homme… mais je pense qu’à nous tous il ne sera pas trop difficile de le retrouver… Est-ce que par hasard un d’entre vous le connaîtrait?» Le portrait robot circula parmi le groupe des agents et des inspecteurs du commissariat. «Je peux demander aussi, discrètement, et comme un service, l’aide de la gendarmerie et des commissariats proches, ajouta-t-elle, mais… je préfèrerais m’en passer. Plus de personnes seront au courant et plus nous risquons d’avoir des fuites!» «Je crois que ça sera pas nécessaire, dit le brigadier Santeuil…» Toutes les têtes se tournèrent vers lui; sourire au bord des lèvres, il ménageait son effet… «Que voulez-vous dire, demanda Albertine Mollet?» «J’ai déjà vu cette tête quelque part!…» La commissaire n’appréciait qu’à moitié le suspens que voulait ménager son subordonné, elle s’énerva: «Arrêtez de jouer au chat et à la souris. Si vous savez quelque chose, dites-le, et vite…» «Il y avait sa photo sur la cheminée derrière le bureau du Docteur Cottard.» «Vous êtes sûr?» «Pas totalement, mais presque, je suis assez physionomiste et je n’avais rien d’autre à faire qu’à regarder les quatre photos qui étaient sur cette cheminée.» «Je n’ai aucune raison d’aller perquisitionner chez lui, il faut trouver une autre raison pour aller discrètement vérifier…» «Il nous a dit de ne pas hésiter à aller le voir, fit remarquer Santeuil, la plainte de Balpe…» «Ouais… marmonna Albertine… la plainte de Balpe, c’est un peu tiré par les cheveux mais… elle hésita un peu, réfléchit… Ok, je l’appelle, je dis que Balpe s’est encore plaint et lui demande de vous recevoir. Allez-y avec Évelyne!»

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