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Une histoire sans fin
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31 octobre 2006

Un cercle vicieux

Quand elle arriva au commissariat ce matin-là, Évelyne Puget n’avait plus qu’un jour pour trouver son bel adolescent… or il pleuvait à verse: ce n’était pas un bon présage d’autant qu’Albertine Mollet, la commissaire, qui venait elle aussi d’arriver, l’accueillit d’un —Où en êtes vous dans votre farfouillage? Peu réjouissant. Évelyne n’avait pu qu’esquiver: —Ça avance, je suis sur une piste. —Dépêchez-vous de régler ça, il y a quand même des choses plus importantes… Bloch va venir avec vous… Bloch, c’était pas un cadeau: un jeune con aux dents longues, tout juste sorti de l’école de police, qui se voyait déjà patron de la PJ et qui considérait tous ses collègues comme des imbéciles. —On y va, dit Bloch, où en êtes-vous? Elle lui avait sorti son portrait robot, lui avait résumé les recherches accomplies la veille. —Autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Faire la sortie des écoles me semble une démarche non rationnelle. Tu as regardé dans le fichier? Elle n’avait pas regardé dans le fichier. Et pour cause: cela revenait à accuser officiellement l’adolescent du cambriolage qu’elle avait commise elle-même; d’autre part elle ne pouvait avouer qu’elle le recherchait en fait pour complicité dans trois affaires classées par sa hiérarchie: assassinat d’un SDF, profanation d’une tombe et incendie volontaire d’une maison de recherche. Elle était dans de mauvais draps. Bloch n’était vraiment pas un cadeau… Bloch regarda dans le fichier. Rien. Pas étonnant, l’adolescent n’avait sûrement jamais commis de cambriolage… —Bizarre, dit Bloch sentencieux, je ne vois pas pourquoi ce gamin se mettrait tout à coup à venir cambrioler dans l’appartement de cette femme. Où ils font ça en bande pour faire les cons, ou ils sont déjà repérés pour diverses choses. Je ne comprends pas… Ça colle pas… Elle affirma qu’elle avait des témoignages. —Ça t’ennuie si je les revois? Ça l’ennuyait. Beaucoup même… Crispation, voix coléreuse, ergots, elle fit semblant de se vexer: —Tu me prends pour quoi? C’est pas le premier travail que je fais, tu m’emmerdes… Bloch se voulait diplomate: pas question de se mettre ses collègues à dos: —Ok, scuse… Si on analyse la situation, tu cherches un gamin que personne ne connaît. Donc il vient d’ailleurs. D’où? That’s the question car le ailleurs est vaste. Une solution possible, il fait partie d’une bande qui utilise des mineurs, un étrangers. Est-ce qu’il y a eu d’autres cambriolages ces jours-ci? Consultation des fichiers: rien depuis huit jours sur le territoire du commissariat. —Ça marche pas… Y a quelque chose qui cloche. C’est un cambriolage bidon, rien de sérieux n’a été volé. Juste un peu de désordre… C’est pas un truc de pro… Qui et pourquoi a pu cambrioler ta voisine? Ça ressemble plus à un acte de vandalisme qu’à autre chose. Une vengeance? Mais ta bonne femme ne le connaît pas…Bloch commençait à l’énerver, elle se sentait de plus en plus piégée… —Tu penses ce que tu veux, mais moi je vais continuer mon enquête… —Où? —J’ai pensé aux salles de jeux électroniques… —Ni plus intelligent ni moins con qu’autre chose, dit Bloch sur un ton blasé, faire ça ou peigner la girafe… —Tu fais chier! On y va? —Allons-y…

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