Qui est la morte?
L’enquête de routine commença: aucune
disparition de vieille dame n’ayant été signalée et aucune identité
n’ayant été trouvée par les gendarmes sur les lieux du crime, ni dans
les vêtements de la vielle dame, il fallut en passer par les procédures
habituelles. Publier dans la presse locale une photo du visage de la
morte n’était pas pensable, son état ne le permettait pas qui aurait
transformé la page de presse en document de film d’horreur… Il fut donc
décidé de ne publier que ce qui était publiable et qui pouvait,
néanmoins, permettre de recueillir des indices. La République de
Seine-et-Marne et les éditions locales du Parisien publièrent donc en
une sous des titres proches: «Connaissez-vous l’étrange morte de la
grotte d’Arnette» et «Qui est la morte de l’hippodrome?», la
description suivante:
«le cadavre est celui d’une vieille dame
dont l’âge devait se situer entre soixante-dix et soixante-quinze ans,
plutôt petite (1 m 58), vêtue d’une chemiser de dentelle blanche et
d’un tailleur noir de qualité assez modeste, portant un dentier. Sans
autre signe particulier. Divers indices laissent à penser que la mort
remonterait à une quinzaine de jours. Toute personne susceptible de
signaler une disparition est prié de s’adresser à la gendarmerie ou au
commissariat le plus proche».
Deux photos montraient, l’une le
médaillon en or en forme de cœur qui, lorsque l’on l’ouvrait, contenait
une mèche de cheveu et l’autre une alliance également en or mais plutôt
ordinaire dont l’article précisait qu’elle portait gravée sur sa face
intérieure le prénom «Adrien».
Les investigations sur le lieu de la découverte n’ayant livré aucune information intéressante, il ne restait plus qu’à attendre.